C’est un véritable tour de passe-passe que vient d’opérer le Premier ministre en annonçant la diminution de l’imposition pour près de 3 millions de contribuables Français.

Si chacun peut se féliciter de ce qui peut paraître un retour à la raison, personne ne peut oublier que depuis deux ans, les Français sont assommés de taxes et d’impôts divers.

Pis encore, la mesure présentée par Manuel VALLS n’est en aucun cas financée d’une manière claire et sincère.

Son financement repose sur des recettes hypothétiques provenant de la lutte contre l’évasion fiscale. Ce ne sont donc pas des ressources pérennes alors que le Ministre du budget a déclaré pour sa part, que ces annulations d'impôts seront maintenues jusqu'en 2017.

Où vont-ils trouver de quoi financer ce dispositif pendant trois ans ? Y aurait-il une cagnotte que l’on nous cacherait, ou cela signifie-t-il plus simplement que d’autres contribuables vont devoir régler la note ?

Bien sûr, en ciblant les bas revenus, le gouvernement corrige les taxations qui ont conduit à faire basculer nombre de foyers peu aisés dans l'impôt. Mais si 3 millions d'entre eux devraient en bénéficier, qu’en est-il des 17 autres millions qui ont subi le plus les hausses d'impôts ?

Il ne faut d'ailleurs pas oublier que le plan d’économies de 50 milliards repose notamment sur une forte diminution des dotations aux collectivités locales qui, pour certaines d’entre elles, n’auront d’autres solutions que d’augmenter la pression fiscale. C’est un transfert que certaines d’entre elles ont déjà mis en œuvre pour 2014, et c’est extrêmement regrettable car, au final, ce sont toujours les mêmes qui payent...

Le gouvernement use encore une fois d’artifices que les collectivités ne peuvent se permettre. En effet, si tel était le cas, elles se feraient invalider leur budget par les autorités de tutelles, les recettes devant toujours être certaines.

Cela mériterait un avis de la Cour des Comptes. On ne peut trahir impunément la confiance des Français. Alors que ce gouvernement n’a eu de cesse de prôner l’exemplarité et la transparence, les annonces gouvernementales prêtent donc à interrogation et à des doutes légitimes. Cela mérite donc, pour le moins, un contrôle des plus exigeants.


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