« En matière de sécurité, la police de proximité, si utile pour établir la confiance entre les forces de l'ordre et les habitants, n'a toujours pas été rétablie. Une telle police, tous les élus, sur tous les bancs, au Sénat comme à l'Assemblée, la demandent ! Il est temps de nous écouter ! »

Ces mots sont ceux du Ministre de l’intérieur lorsqu’il était député de l’opposition et qu’il interrogeait le gouvernement.

« Le rétablissement de l'ordre est votre devoir ! » disait-il encore en novembre 2007.

Au regard de l’explosion des chiffres de la délinquance et des actes perpétrés de plus en plus violents, tels que l’attaque d’une rame de la ligne D du RER ou, plus récemment, du restaurant situé à Saint-Germain-lès-Corbeil, le constat est sans appel : le Ministre de l’intérieur ne s’applique pas les grandes leçons qu’il donnait à ses prédécesseurs !

123 effectifs de police nationale perdus
entre 2012 et septembre 2013 en Essonne

Il se targue d’augmenter les effectifs des forces de l’ordre. La réalité est toute autre !

Ainsi, en Essonne, 113 effectifs de police nationale ont été perdus entre 2012 et 2013, et 10 autres postes d’ici septembre prochain. Quant à la gendarmerie nationale, si les effectifs augmentent très faiblement, il faut préciser que beaucoup de sous-officiers ont été remplacés par des gendarmes adjoints volontaires, peu formés.

Et ici, il lui est impossible d’accabler la précédente majorité. Cette situation est de son fait, et seulement du sien.

Pourtant, il serait aisé de combler le manque d’hommes et de femmes au sein des commissariats. Il faut en effet souligner que 800 gradés et Gardien de la paix sont affectés à la circulation à Paris, alors que 1800 ASP (Agent de surveillance de Paris) prévus initialement pour la circulation remplissent en fait des missions de contrôles routiers. Ainsi nous avons là un vivier de 800 policiers qui pourrait être rapidement déployés sur le terrain.

« Mais que fait donc M. Valls, pourtant grand donneur de leçons
quand il était dans l’opposition ? »

De même, les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre exercent leurs missions ne semblent pas le soucier, comme par exemple l’état de délabrement constaté du parc automobile.

Ces hommes et ces femmes, dont le mal être est grandissant, sont également exaspérés par le fait qu’ils sont davantage inquiétés par la Justice que par les délinquants qu’ils arrêtent et qui sont, eux, immédiatement relâchés, ainsi qu’ils ont pu le subir en Essonne jusqu’au changement de Procureur de la République.

Manuel VALLS, si enclin à vilipender les gouvernements précédents, doit redescendre de son piédestal pour voir la réalité en face, celle vécue par les Français et les forces de l’ordre, celle d’un département dont les syndicats de police reconnaissent qu’il est oublié par l’administration.

La défiance à l’endroit des policiers et des gendarmes est également préjudiciable pour les citoyens eux-mêmes, dans la mesure où leurs dépôts de plainte et l’arrestation des auteurs de délits ne seront pas suivis d’effet, malgré les réquisitions du Parquet.

Quand la justice crée de l’injustice

Avec l’arrivée de Madame TAUBIRA, et ses prises de positions, les Français ont perdu toute confiance dans la Justice de leur pays.

De la « tolérance zéro » nous sommes passés à « l’impunité à 100 % » !

Après avoir annoncé la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs dès son arrivée aux responsabilités, et que j’ai fermement combattue, Madame TAUBIRA est allée beaucoup plus loin dans le démantèlement de la politique pénale avec la fin des sanctions automatiques, la systématisation des libérations conditionnelles, la suppression des mesures de sûreté, la dépénalisation de certaines infractions, le remplacement des courtes peines d’incarcération par des peines de probation...

Et que dire de sa circulaire demandant aux Parquets d’éviter de recourir aux peines d’emprisonnement pour certains délits ?

N’est-ce pas adresser un message clair aux petits délinquants dont les activités sont la principale source de colère et d’exaspération des habitants qui vivent dans l’insécurité, qui sont en permanence victimes de cambriolages, de dégradations, d’incivilité… et qui assistent, impuissants, à des trafics de drogue ?

Dans certains quartiers, la peur prédomine. Et surtout la peur des représailles. Car les délinquants n’hésitent pas à user de menaces auprès du voisinage pour qu’ils ne dénoncent pas une situation normalement punie par la loi.

Il faut que cela s’arrête. Cela n’a que trop duré. Et si des parents sont dans l’impossibilité d'assumer leurs responsabilités et leur autorité, alors il est du devoir de la République d’agir, de les protéger et de leur offrir un cadre, des valeurs et des repères.
L’armée, un creuset d’intégration, une institution qui offrirait aux délinquants repères, encadrement et formation.

Pour Franck MARLIN, 13 ans après la suppression du service militaire obligatoire, qui fut selon lui une erreur, rien n’a remplacé ce qui fut avant tout une école de citoyenneté et un espace d’intégration sociale et de solidarité.

L’armée ce n’est pas que le combat. C’est apprendre un métier et donc avoir plus de chances d’avoir un travail par la suite. C’est aussi un corps qui, en temps de paix, doit répondre à des missions d’intérêt général, comme la sécurité des personnes et des biens dans des situations extrêmes ou la prise en charge des délinquants et particulièrement des plus jeunes qui savent qu’ils ne risquent rien.

L’armée leur permettrait d’acquérir discipline et respect, le goût de l’effort, du travail et du mérite. Et parce qu’elle est égalitaire, elle aurait l’avantage de lutter contre le phénomène de communautarisme qui règne aujourd’hui dans notre société.

En baver un petit peu ensemble, voilà qui permettrait de retrouver l’esprit de fraternité, si essentielle à notre République.

Nous ne pouvons plus accepter de laisser des jeunes livrés à eux-mêmes, sans perspective d’avenir autre que celle de la délinquance.

« Il faut rouvrir les casernes pour les jeunes en mal de repères »

À défaut de rétablir le service militaire pour tous mais aussi pour toutes, je propose que les casernes soient rouvertes à ces jeunes en mal de repères pour les remettre sur de bons rails.

Ce dispositif, que j’entends défendre dans le cadre de mon mandat de député, s’adresse aux jeunes de 15 à 25 ans. Il serait appliqué non pas sur décision de justice, mais par le biais d’une décision du Parquet.

Il faut remplacer le rappel à la loi, dont on voit bien la totale inefficacité, par un appel à la citoyenneté et à la responsabilité. Nous éviterions ainsi, dans certains parcours de vie, bien des échecs.

Et même si, au départ, ces jeunes en difficulté ne percevront pas immédiatement l’opportunité qui leur est offerte, à la fin, ils diront « merci ».


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