Adopté le 25 octobre dernier par la majorité du Conseil régional Île-de-France, le schéma directeur régional (SDRIF) qui définit l’avenir du territoire francilien à l’horizon 2030 est source de nombreuses inquiétudes.

Non seulement il n’apporte aucune solution concrète aux véritables préoccupations des habitants (déficit emploi – habitât, manque de transports en commun, réalisation de nouveaux équipements publics et de voiries adaptées,...) mais il ne prend pas en compte les spécificités périurbaines et se révèle être consommateur d’espaces agricoles à hauteur de 1340 hectares chaque année.

Pis encore, il contenait le projet détaillé de ligne grande vitesse Paris – Orléans – Clermont-Ferrand – Lyon (LGV POCL).

« La précision du parcours, malgré la légende « principe de liaison », a suscité de légitimes interrogations et même une certaine colère, tant des élus que des associations de défense de l’environnement et des représentants du monde agricole » explique Franck MARLIN.

« Je m’en étais d’ailleurs ouvert auprès de Monsieur Jean-Paul HUCHON, Président du Conseil régional et du Syndicat des Transports d’Île-de-France, ainsi que de Réseau Ferré de France (RFF), maître d’ouvrage. Mais c’est par le biais de Monsieur Didier ROBLES, directeur du projet POCL à RFF, que nous en savons plus aujourd’hui. »

C’est une vision arbitraire qui a prévalu et qui va porter atteinte
à nos terres agricoles et à notre cadre de vie

Tout d’abord, RFF indique ne pas avoir été consulté par la Région lors de l’élaboration du SDRIF. C’est donc encore une vision arbitraire qui a prévalu.

« Ce tracé ne correspond en rien aux options privilégiées par RFF. Les élus régionaux ont donc adopté un document dont le contenu était faux » poursuit votre député.

« À ce titre, avec notre Conseillère régionale Marie-Claude GIRARDEAU, nous avons demandé à Madame Valérie PÉCRESSE, Présidente du groupe UMPA au sein de cette collectivité, d’entreprendre tous les recours pour contester la légalité de ce document. »

Selon le courrier de RFF, il est aujourd’hui confirmé qu’en Essonne les études portent « sur une option de passage élargie à l’ouest d’Étampes » et un passage préférentiel au droit de Juvisy-sur-Orge et Brétigny-sur-Orge.

Dans le premier cas, cette ligne traverserait le plateau de Beauce par Guibeville, Avrainville, Boissy-sous-Saint-Yon, Mauchamps, Chauffour-lès-Etrechy, Brière-les-Scellés, Saint-Hilaire, Châlo-Saint-Mars, Chalou-Moulineux, Pussay et rejoindrait la ligne actuelle vers Angerville ou Toury, avec pour point sensible le franchissement des vallées de la Chalouette, de la Renarde et de la Juine.

Dans le second, elle emprunterait ou longerait une zone située en majeure partie sur le Parc Naturel Régional du Gâtinais français (dans un couloir traversant notamment Cerny, Boissy-le-Cutté, Orveau, Bouville, Morigny-Champigny, Puiselet-le-Marais, Etampes, Boissy-la-Rivière, Marolles-en-Beauce, Saclas, Méréville,...)

Dans ces deux scénarii, l’utilisation et l’amélioration des lignes actuelles sur l’ensemble des tronçons franciliens pour le passage de cette LGV, semblent donc désormais exclues.

Ce projet injustifié économiquement est contraire à l’intérêt général

« Je le regrette comme beaucoup d’élus locaux qui voyaient dans cette option la meilleure solution pour réduire l’impact de ce projet sur l’environnement et nos terres agricoles. Une nouvelle fois, il est clairement démontré que, quelle que soit le tracé choisi parmi les deux envisagés, ce projet ne sera qu’une source de nuisances.

« Il n’est pas tolérable que notre cadre de vie et les productions agricoles soient ainsi définitivement sacrifiés. D'autant plus que ce projet est injustifié et injustifiable, tant économiquement qu'au niveau environnemental.

« De plus, les rames LGV n’auront que peu d’arrêts, mais entraineront la suppression de TER inter-régions, ce qui obligera une partie des Voyageurs actuels à des changements de train avec en corolaire un allongement des temps de transports.

« L’argent public qui sera gaspillé dans cette opération devrait être affecté au renforcement et à l’amélioration des lignes et des rames RER/TER existantes. Car là est la priorité.

« Notre mobilisation ne doit donc pas fléchir !

« Nous aurons tous, élus comme associations et citoyens, la possibilité d’exprimer notre opposition dans le cadre de l’enquête publique concernant le SDRIF qui doit se dérouler dans les prochaines semaines.

« À l’heure où le gouvernement souhaite augmenter considérablement le montant des amendes de stationnement afin de financer les transports publics, ce projet est à tous points de vue un non sens. »

Franck MARLIN estime en effet que cette LGV est injustifiée économiquement, car elle repose sur des bases et des projections contestables ainsi que sur un équilibre financier extrêmement fragile dans un contexte de crise et de croissance quasi nulle.

Elle est également injustifiable, car loin d’améliorer le quotidien des Essonniens, et plus globalement de tous les usagers empruntant des lignes TER et/ou RER, qui nécessitent elles d’investissements importants, ce projet au coût colossal de 15 milliards d’euros minimum sera en revanche source de nuisances et d’atteintes irréversibles à notre environnement et à notre agriculture, et par conséquent contraire à l’intérêt général.

 

 


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