Alors que le Premier ministre a officialisé la volonté du gouvernement d’abaisser dès le 1er juillet prochain, de 90 à 80 km/h, la limitation maximale sur les routes nationales et départementales à double sens, sans séparateur central (terre-plein, barrière), le député Franck Marlin a immédiatement dénoncé une politique de sécurité routière uniquement vue « par seul prisme de la vitesse ». Une erreur grave selon le député.

« C’est à se demander si tout cela n’était pas prémédité… » réagit Franck Marlin. « Il a quelques mois, le gouvernement annonçait la privatisation des radars embarqués qui, on le sait, sera surtout extrêmement rémunérateur. Et désormais, ils décident d’abaisser la limitation de vitesse. Hier, le rendement en termes de nombre de flash inquiétait. Aujourd’hui, c’est plus qu’une certitude. Il y a une volonté d’acharnement contre les conducteurs qui n’est plus acceptable. La question de la vitesse sur les routes est l’unique mot d'ordre de la politique de sécurité routière entamée par ce gouvernement, comme les précédents mais en pire. 

« Cela élude les autres facteurs accidentogènes sur nos routes et contre lesquels il faut agir. La consommation de stupéfiants, l’alcool, le téléphone au volant… sont autant de risques pris par les usagers, mais surtout l’entretien des routes, qui est pourtant une des causes majeures d’accidents et de mortalité routière, est totalement occulté. Normal… flasher les conducteurs qui rouleront à 81 km/h, et qui perdront un point par la même occasion, rapporte à l’Etat. Entretenir les routes sauve des vies mais génère des dépenses importantes. Entre les deux, le Premier ministre a choisi !

« Le dispositif gouvernemental va coûter des millions en signalisation et en installation, d’autant que cela n’était pas prévu au budget de l’Etat. Les contribuables, comme les usagers de la route, vont une nouvelle fois devoir en supporter le coût.

« Rien ne justifie la décision qui vient d’être prise. Ce choix des 80 km/h, emprunté aux pays limitrophes comme l’Allemagne ou la Suisse a-t-elle fait l’objet d’une étude la considérant comme vitesse optimale sur les portions de route visées ? La réponse est non. Encore une fois c’est le fait du prince.

Le gouvernement ne dit rien sur la formation. Il préfère la sanction à la prévention !

«  Les expériences récentes en la matière ont montré qu’abaisser la vitesse de la sorte générait plus d’accidents et plus de pollution. Il faut adapter les vitesses sur des tronçons qui le nécessitent. Dans le cas inverse, cela peut même renforcer les phénomènes de somnolence et donc d’accident. Il faut également renforcer la formation, permettre aux usagers de mieux appréhender la route comme les autres véhicules, comme les motos. Mais sur cela, le gouvernement ne dit rien non plus… il préfère la sanction à la prévention.

« Il y en a marre de cet acharnement et de ce racket. Les usagers de la route se voient déjà fortement impactés par l’augmentation des prix des carburants à la pompe, et surtout le diesel, ils vont subir la réforme concernant les contrôles techniques qui prendra effet à compter du 20 mai prochain, avec l’élimination progressive du parc automobile des véhicules les plus anciens car plus polluants… Mais le gouvernement oublie que bien souvent c’est faute de moyens que les Français ne changent pas leur voiture. Comment feront-ils ? Ce n’est pas la prime gouvernementale qui les y aidera ni les moyens de transports publics qui, au mieux, sont insuffisants et, au pire, inexistants, surtout dans les secteurs ruraux.

Avec ses collègues, Franck Marlin demande que
des Etats généraux de la sécurité routière soient organisés

« Il faut dire la vérité aux usagers de la route ! Quand les chiffres du nombre de tués chaque année sur les routes tend à stagner depuis quelques années, et compte tenu des impératifs budgétaires, le temps n’est plus à proposer des mesures sans visibilité concrète.

« Et cette visibilité passe par des évaluations, des expertises quant au coût financier, une consultation citoyenne avec notamment les associations des usagers de la route. Mais aussi et surtout une information de nos concitoyens.

« Pour toutes ces raisons et pour mener une politique de sécurité routière cohérente avec son époque et avec les préoccupations des usagers de la route, j'ai apporté mon soutien aux associations qui, comme moi, dénoncent cette mesure et j’ai cosigné, avec des collègues de mon groupe parlementaire, une proposition de résolution demandant au gouvernement d'organiser des Etats généraux de la sécurité routière qui devraient permettre de penser ainsi que de définir la véritable sécurité routière de demain. »


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