Dans le cadre de la réforme du collège, présentée par la Ministre de l’Education nationale et validée vendredi par le Conseil supérieur de l’éducation, dont l’avis n’est toutefois que consultatif, les langues anciennes, latin et grec, ne seront plus une option. Elles seront enseignées via un Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) Langues et cultures de l'Antiquité et un « enseignement de complément ».

Mais les enseignements complémentaires ne seront dispensés que 4 heures par semaine en 6e et 3 heures de la 5e à la 3e, ce qui,  pour votre député, signifie de facto la disparition de l’apprentissage des langues anciennes.

« Ces quelques heures seront d’une part consacrées à l’accompagnement personnalisés et, d’autre part, à des EPI sur 8 thématiques interdisciplinaires (1) aussi divers que variés. Autant dire que l’enseignement du latin et du grec sera réduit à une portion congrue quand le latin, par exemple, est enseigné actuellement 2 à 3 heures par semaine. In fine, cette réforme signe la fin de cet apprentissage optionnel. C’est insupportable ! » réagit Franck MARLIN.

«  Défendre cet enseignement, ce n’est pas faire de l’élitisme, bien au contraire ! Le français comporte une majorité de mots issus du latin et du grec dont l’apprentissage développe aussi celui de la grammaire. Les langues anciennes sont aussi une ouverture vers les langues modernes, à commencer par les langues romanes (français, italien, espagnol, portugais) mais aussi l’anglais, dont la moitié des mots dérive du latin, ou l’allemand avec le système des déclinaisons. Mais il est vrai aussi que l’apprentissage de l’allemand n’est pas valorisé voire dénigré en France… Ce n’est pourtant pas une langue morte !

« Et puis, d’une manière plus globale, remettre en cause les langues anciennes, c’est remettre en cause tout ce qui a fait la force et l’histoire de notre pays. Étudier le monde antique permet de comprendre l’importance de l’univers gréco-romain dans nos coutumes et traditions historiques, politiques, littéraires et artistiques. En tant que Français, je suis fier de mes racines, je les défends, et je refuse de niveler l’éducation de nos enfants vers le bas, vers une société de la médiocratie !
« En fait, c’est cette vision prônée par cette réforme qui est très élitiste, puisque pour pouvoir apprendre une langue ancienne, il faudra prendre des cours particuliers or toutes les familles n’ont pas les moyens de les payer à leurs enfants… Ce sera donc une source supplémentaire d’inégalité ! »

On supprime les options latin et grec, mais on maintient les ELCO.
Cherchez l’erreur !

« De même, je note que les classes bilangues et les sections européennes seront supprimées parce que jugées discriminantes. En revanche, les enseignements de langue et de culture d'origine (ELCO) qui concernent 9 pays (l'Algérie, La Croatie, l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie) sont maintenus dans nos écoles et au collège, en dehors du temps scolaire.

« Pourtant, selon les conclusions de l’étude du Haut Conseil à l'intégration (HCI), les ELCO sont susceptibles de renforcer les références communautaires et peuvent conduire au communautarisme, certains interlocuteurs craignant même qu’ils deviennent des 'catéchismes islamiques' puisque les cours sont dispensés par des ressortissants étrangers placés certes sous l'autorité de l'académie mais payés et formés par leurs ambassades, ce qui est une porte ouverte à toutes les dérives… Je ne vois pas en quoi apprendre la langue arabe, turque ou serbe, quand on est né en France, va permettre de mieux s’intégrer ou apprendre le français. Ces ELCO n’ont plus d’utilité et posent même question, mais ils sont poursuivis. Où est la logique ?

« Tout cela ressemble à des mesures qui visent à faire des économies au niveau de l’État. À l’heure où les dotations horaires globales sont en forte baisse, comme dans les lycées de Cerny, Étampes et Mennecy, où nombre de classes dans nos écoles risquent de disparaitre,…  alors que l'Éducation nationale est redevenue le premier budget de l'État, on peut même s’interroger : où est passé l’argent ? » conclut Franck MARLIN qui  vient d’ailleurs d’interroger la Ministre de l’Education nationale par le biais d’une Question écrite.


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