Créé par un décret du 1er juillet, le fichier Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale (EDVIGE) permet de recenser dès 13 ans, avec de nombreux renseignements personnels, des personnes jugées « susceptibles de porter atteinte à l'ordre public » ainsi que celles exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique ou jouant un « rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Après ARDOISE, les fichiers EDVIGE et, moins connu, CRISTINA constituent pour votre député un mode de recensement des populations particulièrement attentatoire aux libertés et au respect de la vie privée. Il a donc saisi le gouvernement par le biais de questions écrites publiées au Journal officiel.

Franck Marlin, n’aura pas attendu le déferlement de critiques à l’encontre du fichier EDVIGE pour prendre publiquement position contre ce qu’il considère être « porteuse à l’évidence de nombreuses dérives ».

C’est d’ailleurs ce qu’il avait écrit dans ses questions écrites déposées le 25 août dernier et publiées au Journal Officiel le 2 septembre, à Madame Michèle Alliot-Marie, la Ministre de l’Intérieur, au sujet de ce fichier, et de celui moins connu, mais tout aussi préoccupant, de CRISTINA.

Pour Franck Marlin, qui a été le seul parlementaire, toutes tendances confondues, à exprimer ses doutes sur ces deux fichiers : « L’histoire malheureusement se répète. »

En effet, en 1974, la France découvrait avec effroi le projet de méga-base de données du Ministère de l’Intérieur intitulé SAFARI (Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus).

A l’époque, le scandale fut tel qu’il donna lieu à la création de la CNIL et à l’adoption de la loi «Informatique et Liberté». Ce projet SAFARI fut stoppé net.

« Le débat dont s’emparent certains aujourd’hui, illustre le bien-fondé de la proposition de la loi constitutionnelle que j’ai proposée en janvier dernier en matière de Droits naturels et de libertés fondamentales.

« Le problème du fichier EDVIGE est qu’il fait peser un véritable climat de suspicion  à  l’encontre de tous les citoyens au seul motif qu’ils aient plus de 13 ans, qu’ils soient susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ou qu’ils aient sollicité, exercé ou occupent actuellement une responsabilité politique, économique, sociale ou syndicale.

« Personne n’est donc à l’abri ! Et ceux qui s’investissement en faveur de leurs concitoyens, leurs collègues, leurs salariés ne sont pas des coupables en puissance ! L’inscription dans un fichier n’a rien de normal. Cela doit être fortement encadré et ne pas être banalisé. Ce n’est pas dans l’Histoire de notre République. Ce n’est pas dans l’Histoire de la France, un pays qui a toujours joué un rôle moteur dans l’édification des Droits et des libertés fondamentales et pour leur garantie dans le monde.»

 


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