L’annonce par le groupe FAURECIA de la suppression de 1215 emplois d’ici 2011, dont 700 l’année prochaine, dans la fabrication de sièges automobiles, a suscité une vive réaction de Franck MARLIN, député-maire d’Étampes. En effet, ce plan social touche 405 salariés du site de production de Brières-les-Scellés (Essonne).

« Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, les difficultés que rencontre Faurécia ne sont pas conjoncturelles. Si nous ne pouvons pas nier les effets de la crise économique mondiale sur le secteur automobile, il n’en demeure pas moins que cette situation est avant tout d’ordre structurel » explique Franck Marlin.

« Le plan social annoncé est du jamais vu. Il est dramatique au niveau de l’emploi. Il est en outre insensé car il va nuire aux capacités de recherches et d’innovation de cette entreprise, leader français de l’équipement automobile.

« Or c’est tout le sens des engagements pris par la direction de Faurecia il y a deux ans dans le cadre du plan de revitalisation du bassin d’emploi et l’intégration au pôle de compétitivité MOV ÉO. J’y vois donc une forme de renoncement et de reniement des engagements qui devaient assurer l’avenir de cette société, de ses emplois et d’un savoir-faire. Cette remise en cause est tout simplement inacceptable ! »

Une stratégie qui revient à se tronçonner le pied

« Il y a aujourd’hui une véritable volonté sous-jacente de mettre un terme à l’activité sièges automobiles sur le territoire français. Et je ne peux le cautionner. »

Partageant ainsi pleinement l’analyse des forces syndicales qui dénoncent le fait qu’en réduisant la recherche on réduit toute possibilité de rebond économique, Franck Marlin pour sa part estime que cette stratégie revient à se tronçonner le pied et à obérer l’avenir de l’entreprise.

Mais si force est de constater que Faurecia a sa part de responsabilité, Franck MARLIN met également en évidence une responsabilité bien plus grande encore des constructeurs automobiles français qui, selon lui, ne jouent pas le jeu.


Après les « patrons voyous », les « patrons traîtres à leur pays » ?


« En 2006 déjà, j’avais stigmatisé l’attitude des constructeurs français qui délibérément imposent à leurs sous-traitants de délocaliser leur production dans des pays émergeants, quand ces constructeurs ne produisent pas par eux-mêmes ce dont il besoin à l’étranger !

« Hier, on parlait des patrons voyous, ceux qui ne respectaient ni les règles du marché, ni les droits des salariés. Aujourd’hui, alors que certains patrons renient leurs engagements et vont à l’encontre du plan de relance de l’économie et de l’industrie françaises, ne doit-on pas aussi parler de patrons traîtres à leur pays ?  » poursuit-il.

Le député-maire d’Étampes a donc saisi les dirigeants de PSA et de Renault pour les rappeler à leur devoir moral et de solidarité nationale.


L’appel au devoir de solidarité nationale
des constructeurs automobiles français


« Avec l’ensemble des forces syndicales, nous allons élaborer un plan d’action commun pour résister à ce qui s’annonce comme être un démantèlement irrémédiable de l’activité sièges-automobiles en France.

« J’ai à ce titre demandé l’intervention des ministres concernés, que j’avais déjà alertés sur la situation préoccupante en début de semaine. Ils doivent s'emparer de ce dossier et reprendre la main. La situation l'impose.

« Par ailleurs, j’estime que ce dossier doit être traité au plus haut niveau de l’État. En effet, le 4 décembre dernier, le Président de la République a engagé un plan de soutien en faveur de l’automobile. C’est pourquoi j’ai demandé à Monsieur Nicolas SARKOZY d’intervenir personnellement et le plus fermement possible en convoquant notamment les constructeurs français afin d’exiger le respect de leurs obligations vis-à-vis de cette politique de relance et de les rappeler à leurs devoirs en matière de solidarité nationale.

« J’ai également fait part au chef de l’État du sentiment des équipementiers de ne pas avoir été suffisamment pris en considération dans le plan de soutien qui a été annoncé.

« La réponse à la crise que nous connaissons aujourd’hui passe par la recherche et l’investissement. Le maintien et le développement de l’industrie automobile est à cette condition.

« Faurecia doit avoir les moyens de non seulement faire face à cette période délicate mais surtout d’anticiper l’avenir.

« C’est ce combat que nous menons avec les forces syndicales et que se doivent de partager tous les responsables de la filière automobile. »


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