« Présider la République, c’est élargir les droits du Parlement. » C’est ce que déclarait François HOLLANDE, alors candidat à la Présidence de la République, dans son discours prononcé au Bourget le 22 janvier 2012.

Aujourd’hui, lui Président, il souhaite légiférer par ordonnances. Un procédé qu'il qualifiait de « méthode détestable », en 2005, lorsqu'il était député.

En agissant de la sorte, il va réduire le rôle et passer outre le Parlement. Il va priver les Françaises et les Français de débats auxquels ils ont droit. Choquant ! Serait-ce la continuité d’un plan savamment élaboré ?

En effet, depuis son élection, il n’a de cesse de déconsidérer les élus de l’opposition. Les Ministres n’ont d’ailleurs pas manqué une seule occasion de confisquer aux parlementaires leur droit constitutionnel de contrôler l’action du gouvernement. Les exemples sont nombreux : une absence de réponse aux courriers et aux questions écrites, à l’instar de celle que j’ai pu poser en octobre et janvier dernier au Premier ministre sur le coût réel des Commissions et autres comités qui ont été multipliés depuis le mois de mai dernier, des réponses aux questions orales qui ne justifient jamais leurs choix mais qui rejettent systématiquement la faute sur le parlementaire qui interroge...

Et que penser d’un Ministre qui s’arroge le droit de ne pas autoriser un député à poser une question d’actualité ?

 

« Jamais le Parlement n’a été autant bafoué dans son rôle »

 

Aujourd’hui, en faisant appel aux ordonnances, le Président de la République se méfie donc même de sa propre majorité.

Il faut dire qu’avec ce procédé, il évitera d’âpres discussions à l’Assemblée nationale mais aussi, et surtout, au Sénat où plusieurs textes de loi gouvernementaux ont été rejetés par une gauche déchirée.

Monsieur Hollande n’aurait-il déjà plus de majorité pour soutenir les actions de son gouvernement ?

Est-ce la peur de faire face à des députés socialistes qui se disent vigilants au respect des promesses présidentielles qui le ferait agir de la sorte sachant qu’il ne pourra pas les tenir ?

Une chose est certaine : jamais le Parlement n’a été autant bafoué dans son rôle.

Aussi scandaleux que cela puisse être, cette volonté clairement affichée – et bien peu dénoncée – n’est finalement pas si étonnante lorsque l’on considère les propos du Ministre des Outre-mer, représentant de la France aux obsèques de l’ancien président vénézuélien,  qui a déclaré que « le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu’on prétend que c’est un dictateur ».

Il est vrai qu’un Parlement, contrôlé par le parti de Hugo Chavez, qui avait voté en décembre 2010 et pour la quatrième fois depuis 1999, une loi accordant au chef de l’Etat  la possibilité de gouverner par décret, pendant 18 mois, dans à peu près tous les domaines, doit les laisser rêveurs...

 

Après le mépris, l’insulte. Ses convictions, comme ses engagements,
n’auront pas fait long feu

 

Mais le « mépris normal » ne s’arrête malheureusement pas là.

Désormais, les citoyens qui ne font pas allégeance au pouvoir en sont également victimes.

Dans un discours à Sombernon, le 12 mars 2013, le chef de l’Etat s’est exprimé sur un sujet inattendu : l’éradication de la tuberculose bovine. Un habitant présent dans la salle lui lance alors : « éradiquer les blaireaux ». Et le Président de répondre : « Oui les blaireaux aussi, mais ça, il n’y a pas qu’ici, c’est une charge nationale. »

Du mépris à l’insulte, il n’y a qu’un pas. Lui Président, il l’a franchi. N’avait-il pourtant pas déclaré que « les Français attendent aujourd’hui (...) de la part de celui qui doit les conduire, une considération, un apaisement, un respect » ?

Décidément, ses convictions, comme ses engagements, n’auront pas fait long feu.

Et malheur à ceux qui, comme à Dijon, osent le questionner. Les évacuer manu militari pour qu’ils disparaissent du cortège présidentiel et de caméras... Cela aussi, c’est normal !

 

Tellement de reniements en moins d’un an ! Le changement… c’était du vent !

 

Pourtant, chacun le sait, il ne lui aura pas fallu longtemps pour que son gouvernement et lui-même renient leurs promesses. Quelques exemples...

La promesse : Annuler l’augmentation de la TVA car il la considérait « inopportune, injuste, infondée ».
La réalité : Le taux intermédiaire passera de 7 à 10 %, le taux normal de 19,6 à 20 % (ou plus) dès 2014.

La promesse : Garantir aux collectivités locales les dotations à leur niveau actuel.
La réalité : Moins 3 milliards d’euros sur deux ans !

La promesse : Ne pas inviter de dictateurs en grand appareil à Paris.
La réalité : Entre mai à juillet 2012, il a reçu une série de chefs d’Etat que la presse française a qualifié de dictateurs : Qatar, Bahreïn, Gabon, Jordanie, Arabie Saoudite,...

La promesse : La France n’interviendra pas seule au Mali
La réalité : Elle est toujours seule…

La promesse : Le budget de la Culture sera entièrement sanctuarisé.
La réalité : Il a été diminué de 4,3% pour 2013 et avec une perspective de 7,5% d’ici 2015.

La promesse : Le prix de l’essence sera allégé avec la mise en place de la TIPP (appelée TICPE depuis 2011) flottante à l’issue des 3 mois de blocage des prix (mis en œuvre d’ailleurs avec plusieurs mois de retard).
La réalité : Les prix sont repartis à la hausse et les taxes sur le diesel sont vouées à augmenter.

Mais la plus belle à la plus belle d’entre-elles restera : « neuf contribuables français sur dix ne seront pas concernés par les augmentations de fiscalité qui sont contenues dans le budget 2013 ». Même les pigeons et les « blaireaux » s’en souviennent !

Lui Président, en pourfendeur du « rêve français », il voulait « ré-enchanter la France ».

Celles et ceux qui ont passé plusieurs nuits bloqués dans leurs véhicules, dans le froid et la neige, en raison d’une imprévoyance inexcusable, auront sans doute cauchemardé leur situation.

Pour eux, le réveil a été bien difficile. Il le sera tout autant pour les Françaises et les Français qui commencent à voir que le changement... c’était du vent !

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