Les faits m’ont donné raison. Le 17 juillet, à l’issue de la déclaration de politique générale du Premier ministre, j’ai refusé de donner ma confiance au gouvernement.

Cette déclaration comportait les prémices de mensonges, de renoncements et de trahisons qui, depuis, se sont confirmées.

Nous venons de vivre un été meurtrier pour la cohésion de notre pays au cours duquel une politique clivante s’est mise en œuvre.

Elle n’est pas le fruit du hasard. Avec sa majorité, cette présidence est celle des métropoles, des jeunes urbains, des catégories socioprofessionnelles supérieures.

La France qui avait besoin de retrouver de la sérénité et de l’unité se voit aujourd’hui fracturée au travers de mesures et d’annonces qui interrogent sur leur efficacité et leur justice, à l’exemple de la hausse immédiate de la CSG pour les personnes retraitées mais avec un report de la baisse des cotisations pour les salariés, la baisse des APL, le paiement de la taxe d'habitation par 20 % des ménages, le renforcement de la taxe carbone, l’alignement rapide de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence,...

Que dire aussi, en cette rentrée scolaire, de cet abandon de 8 000 jeunes qui, après avoir obtenu leur baccalauréat, se retrouvent sans affectation en établissement supérieur ? Quelle impréparation de la rentrée scolaire, quelle désinvolture, quel manque de considération ! L’héritage du tirage au sort, entériné par un gouvernement de gauche en avril dernier, est lourd à porter mais il doit d’urgence être supprimé. En effet, il n’y a plus inégalitaire et plus injuste que ce procédé basé sur les aléas et la chance au mépris de la compétence et du mérite.

Un principe décidément pas du goût du gouvernement lorsque l’on voit les attaques qui se sont multipliées en juillet et en août contre les Maires et les élus locaux.

Encore une fois ils ont été montrés du doigt, considérés comme de mauvais gestionnaires alors qu’ils ont, depuis 2012, à payer le prix de budgets insincères de l’État et les dérives financières des gouvernements auquel le nouveau Président de la République a appartenu, faut-il le rappeler.

C’est sans scrupule et sans vergogne qu’un décret a été publié, en cachette, en reniant des déclarations en public, devant les élus locaux, trois jours avant, qui a supprimé 300 millions d’euros de crédits alloués à la politique de la ville et à l’aménagement du territoire.

Après la suppression de la réserve parlementaire, c’est un nouveau coup de rabot qui est donné à l’aide apportée aux villes et villages ruraux et périurbains.

Ce sont aussi ces contrats aidés dont les subventions ont été supprimées dès cette année, amenant les associations à s’interroger sur l’avenir de leurs activités et des collectivités à reporter la rentrée scolaire faute d’effectifs.

Par ces mesures, c’est le dynamisme des territoires qui est remis en cause. C’est leur fonctionnement, ce sont leurs projets qui sont menacés.

Face à cette politique destructrice, qui asphyxie les collectivités et disloque la cohésion entre les Français, où est la voix de l’opposition ?

Elle est atone. J’en veux à ces constructifs, aujourd’hui considérés comme des destructeurs, qui ont voté la confiance au Gouvernement, l’ont accompagné. J’en veux à ceux qui se sont tus et qui, par leur silence, ont cautionné les orientations gouvernementales, faisant croire à la majorité présidentielle que tout était possible.

Je ne comprends pas non plus le silence des candidats aux élections sénatoriales issus des rangs de l’opposition sur les choix dévastateurs du Président et de sa majorité à l’égard des collectivités territoriales alors que le Sénat assure d’après la Constitution leur représentation...

Moi, j’avais dès le départ donné le ton et expliqué pourquoi j’avais exprimé ma défiance à l’égard de cette politique de castes, d’énarques, de privilégiés qui ne connaissent pas les problématiques du terrain et les préoccupations du quotidien de leurs concitoyens.

À l’heure où les collectivités sont sacrifiées, le silence de la Région et du Département sonne comme un blanc-seing intolérable donné au Gouvernement. Pourtant ce sont des collectivités à la majorité LR.

Non satisfaits de ne rien dire, ils en rajoutent même. En matière de transports sur les lignes C et D, le calvaire des usagers continue, tout va mal, rien n’avance. Le projet de correspondance à Juvisy ou Corbeil n’a pas été remis en cause. En revanche, il est déjà annoncé des milliards d’investissements dans les transports pour le Grand Paris dans l’objectif des Jeux Olympiques de 2024. Que feront les usagers pendant ce temps là ?

Nous connaissons la réponse de la Région : « RAF » (rien à… faire). Mais nous, élus locaux, nous ne les oublions pas. Nous n’abandonnerons jamais ce combat légitime et juste.

Quant au Conseil départemental, qui s’était engagé, comme la Région, à accompagner les villages et les secteurs ruraux, des élus de terrain s’inquiètent de la perte de recettes due à la modification des critères en matière de taxe additionnelle aux droits de mutation. Ils n’oublient pas que leur population a subi, il y a peu, une hausse de 30 % de la part départementale de la taxe foncière.

Oui, assurément, je souhaite une bonne rentrée à toutes et tous. Mais elle sera chaude. Elle sera combattive. Car chacun doit clairement choisir son camp et arrêter de faire les faux c…, de trahir ses convictions, ses engagements et la confiance qui leur a été témoignée.

Moi, dès le discours de politique générale, mon choix a été clair. Je suis dans l’opposition. Je suis un député engagé pour protéger mes concitoyens.


Ce site utilise des cookies et autres technologies similaires (réseaux sociaux).

En poursuivant votre navigation, vous acceptez ces cookies. En savoir plus.